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A la recherche des énergies

Maîtrisez-vous votre flux énergétique et votre fréquence vibratoire ? La question peut vous paraître étrange, à moins que vous ne fassiez partie de ces personnes qui sont en quête de bien-être en faisant appel à telle ou telle technique, thérapie ou spiritualité orientale. Il y est question de « détoxifier » notre organisme en éliminant les énergies négatives, de rechercher les énergies positives, de traiter une douleur en favorisant la circulation énergétique dans notre corps, etc. Qu’elles se nomment shiatsu, reiki ou acupuncture, ces techniques sont souvent mal vues par les tenants de la médecine occidentale « traditionnelle », et déconcertantes lorsqu’elles semblent obtenir des résultats parfois spectaculaires. 

On y trouve des éléments plutôt positifs lorsqu’on y apprend par exemple que « la meilleure façon de contrer ces énergies négatives est de pardonner : le pardon est un remède puissant pour améliorer votre chemin ». Chacune de nos pensées — nous dit-on —qu’elle soit bonne ou mauvaise, « émet une fréquence à l’Univers » et revient vers son auteur. Il convient donc de développer des pensées positives. 

Cette quête du bien-être et des énergies positives peut nous sembler bien éloignée de notre foi chrétienne, mais nous ne saurions demeurer indifférents à ce phénomène qui concerne de plus en plus de monde — il n’y a qu’à voir l’abondance des ouvrages traitant de ces thèmes. Ce succès révèle en creux la difficulté de notre mode de vie actuel à satisfaire la quête de bonheur qui habite le cœur de l’homme. Car c’est bien cela — le bonheur — qui motive la recherche souvent exigeante d’une harmonie dans notre relation à nous-mêmes, aux autres mais aussi aux animaux et à la nature. 

N’hésitons pas à entrer en dialogue, ou du moins à chercher à mieux connaître les attentes des personnes séduites par ce « monde des énergies ». Après tout, la recherche d’une meilleure alimentation, d’une vie plus sobre, plus équilibrée, plus intériorisée, la promotion de relations moins conflictuelles, d’un plus grand respect de la nature, etc., tout cela n’est pas très éloigné d’une vie chrétienne authentique. 

à partir de ces points de convergence, il y a place bien sûr pour un témoignage. N’ayons pas peur de manifester que « l’énergie » positive que nous nommons l’Esprit Saint ne nous oriente pas vers la recherche d’un bien-être autocentré mais vers une rencontre. Telle est en effet une des grandes révélations du christianisme : l’amour est la réalité fondamentale de nos vies, et nous sommes appelés à nous réaliser dans une relation où la recherche du bonheur de l’autre nous rend heureux. D’où le paradoxe de la spiritualité chrétienne : celui qui veut se réaliser par lui-même se perd, et celui qui s’oublie pour l’autre se trouve. Dans ce contexte, le bien-être personnel demeure important mais n’est pas un absolu. Je peux parfois renoncer à une forme de bien-être pour être le serviteur du bien-être de l’autre. 

Cette dynamique peut conduire sur des chemins déconcertants — pensons aux martyrs — mais elle vise beaucoup plus haut qu’un simple bien-être dont l’horizon demeure terrestre. Elle est orientée vers la plénitude du bonheur dont « l’amour de Dieu [qui] a été répandu dans nos cœurs par l’Esprit Saint qui nous a été donné » nous donne dès ici-bas un avant-goût (cf. Rm 5,5). Soyons donc les témoins joyeux de cette extraordinaire énergie qu’est l’amour divin !

Olivier de Germay
Evêque d’Ajaccio

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