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Rencontre avec Frédéric CECCARELLI : Bénévole et Engagé de la cathédrale Sainte-Marie de Bastia

Je me présente, je m’appelle Frédéric Ceccarelli, j’ai 34 ans, je suis cadre responsable de service au sein de la Caisse Primaire d’Assurance Maladie de la Haute-Corse.

Par : Laetitia PIETRI

Citation biblique : « Je suis le chemin, la vérité et la vie » Jn 14, 6 Cette parole nous dit tout. Se laisser guider par Jésus, sa parole de vérité, et accueillir le don de sa vie.

Comment avez-vous découvert la foi ?

Ma rencontre avec le Christ ne relève pas d’un récit extraordinaire. Ma famille et la petite communauté paroissiale du Niolu en sont la source. Né dans une famille catholique originaire du Niolu du côté maternel, tout petit, on m’emmenait à la messe à Calacuccia et très vite j’ai commencé à suivre les curés, qui s’y sont succédé, en les accompagnant pour les bénédictions des maisons, les différentes messes et fêtes patronales. J’ai aussi fréquenté le couvent de Calacuccia qui était un lieu de vie et où nous avions des attaches familiales. Puis des événements de la vie sont survenus. Ils m’ont permis de comprendre les paroles d’espérance que le Christ nous enseigne. Contrairement à certains qui s’éloignent de la foi et de l’Église en ces circonstances, ma foi a été renforcée. J’ai souvent fait miennes les paroles de Jésus à la sœur de son ami Lazare : « celui qui croit en moi, même s’il meurt, vivra ». J’ai eu la chance de rencontrer sur mon chemin, des hommes et des femmes, engagés qui étaient et sont toujours aujourd’hui de véritables témoignages de foi. Je pense à ces prêtres qui sillonnent inlassablement nos villages pour annoncer la parole de Dieu devant des assemblées aujourd’hui clairsemées, à ces hommes et ces femmes qui enseignent le catéchisme à une poignée d’enfants, à celles et ceux qui entretiennent et font vivre leur petite église de village, animent les chemins de croix des vendredis de Carême, assurent quotidiennement la prière du Rosaire durant les mois de mai et octobre. Leur engagement nous éveille, nous éclaire et nous invite à les suivre. À toutes ces personnes, je n’ai qu’un mot à leur dire, MERCI. Ils m’ont transmis en héritage la foi qui est une « grande richesse ».

Comment se traduit votre engagement auprès de l’Église et qu’est-ce qu’il vous apporte ?

Tout petit j’accompagnais le curé aux différentes célébrations dans le Niolu. Mon engagement en Église a réellement débuté en 2006, lorsque Mgr Brunin, alors évêque d’Ajaccio pour la Corse, m’a proposé d’être le référent de l’année de la charité dans mon secteur mais aussi au sein de l’établissement Jeanne d’Arc à Bastia où j’étais lycéen. Puis, les missions se sont succédées : au sein du Conseil Diocésain de Pastorale (2010-2019), par l’organisation des différents rassemblements diocésains (Ecclesia in Corsica en 2010), l’année de la foi (2013), l’année de la Miséricorde (2016). Ces engagements m’ont permis d’avoir une vision diocésaine de l’Église mais aussi de rencontrer des personnes qui effectuent de beaux services dans la diversité des missions qu’ils reçoivent. Localement, je suis paroissien de la Cathédrale Sainte-Marie de Bastia depuis presque 20 ans et depuis 2016, j’assure l’intendance de la Cathédrale avec de multiples tâches : la comptabilité, la gestion du secrétariat, l’animation de l’équipe des bénévoles et l’organisation des différentes fêtes. Cette paroisse est comme ma deuxième maison ; j’y consacre beaucoup de temps. Mais je n’oublie pas pour autant mon village d’origine, où j’essaie de m’y rendre dès que mon agenda me le permet. Plus concrètement, avec une équipe de bénévoles et autour du Père Léon Pape, nous essayons de redonner vie à notre couvent Saint François, en se constituant en association, pour mener des travaux de restauration afin d’envisager une activité pastorale sur ce site si cher aux Niolins… je collabore également à l’organisation de la fête religieuse de la Santa di u Niolu. Mon engagement en Église est varié. Il me demande du temps et un investissement conséquent mais « c’est en donnant que l’on reçoit » nous dit Saint François d’Assise.

La Vierge Marie, à qui je porte une dévotion toute particulière, guide mon engagement en Église et dans ma vie quotidienne. Je dis difficilement NON à une sollicitation d’Église. Qu’aurions-nous fait si la Vierge avait dit NON à l’Ange au jour de l’Annonciation ? Que serions-nous aujourd’hui ?

Le OUI de Marie je me le rappelle quotidiennement. En disant OUI à un engagement laïc, nous disons, à notre niveau, OUI au Christ. Nous lui consacrons notre temps, notre énergie, notre savoir-faire, notre manière d’être…

Quel rôle joue votre foi dans votre vie professionnelle ?

La citation biblique que j’ai choisie « je suis le chemin, la vérité et la vie… », guide mon engagement quotidien dans ma vie professionnelle. La vérité dans toutes les situations. La vérité conduit à l’honnêteté. La vérité conduit à la fidélité. La foi me permet aussi d’appréhender les situations en mettant en avant les valeurs chrétiennes qui nous animent, notamment l’amour, le service, le pardon… soit en actes, soit dans notre attitude quotidienne. Je vois aussi la vie professionnelle comme un service : service d’aider un collègue/collaborateur dans ses tâches de travail s’il se trouve en difficulté, savoir accueillir un nouvel arrivant, soutenir un collègue dans la peine… Saint Jean nous dit : « À ceci, tous reconnaîtront que vous êtes mes disciples ». La question de vivre chrétiennement au travail, se pose notamment, avec les lois de Laïcité qui s’imposent à nous et le respect de la liberté des collègues et collaborateurs. En revanche, nous sommes en Corse et l’engagement en Église, est très vite identifié et nous devenons de fait « référent catho » au sein de notre entreprise. Régulièrement, des collègues me questionnent notamment lors des grandes fêtes pour en comprendre le sens, ou lors de leurs événements familiaux… Nous sommes appelés à être ces pierres vivantes dans nos lieux de vie. N’est-ce pas là la mission de chaque baptisé !

Vous êtes jeune, quel message souhaitez-vous transmettre ?

Je vais reprendre les paroles de ce beau chant : « N’aie pas peur, laisse-toi regarder par le Christ, laisse-toi regarder car il t’aime ». Ces paroles disent l’essentiel. L’amour du Christ est une force. Comment vivre sans cet amour ? L’amour du Christ nous permet d’avoir une vision différente sur le monde. Jean-Paul II lors de l’ouverture de son ministère nous invitait à ne pas avoir peur : « n’aie pas peur ». Le Pape François l’a encore rappelé aux jeunes lors des dernières JMJ qui se sont tenues à Lisbonne. Aujourd’hui, faisons nôtres ces paroles. N’ayons pas peur d’être aimé par le Christ, de nous investir dans la vie de l’Église. N’ayons pas peur du regard des autres. Nous pouvons facilement cumuler vie familiale, vie professionnelle avec une vie d’Église. C’est compatible !

Une question reste à poser à ces jeunes Corses, elle reprend celle posée lors des JMJ de Paris : Jeune Corse, qu’avez-vous fait de votre baptême ?

Le message de l’Église est souvent loin des priorités des jeunes de nos jours, attirés par davantage de sensations. De plus, l’actualité et les scandales récents risquent de les effrayer plutôt que de les attirer. Néanmoins, les baptisés de la nuit de Pâques (151 dans notre diocèse et plus de 12 000 sur le territoire national) sont une réelle espérance. Nous devons accompagner notre jeunesse avec pédagogie et bienveillance. Chez nous, nous avons la chance d’avoir au sein de nos communautés des confréries qui attirent de plus en plus de jeunes. Ensemble travaillons conjointement auprès d’eux. Trop nombreux sont ceux et celles qui ne connaissent pas le Christ. Sachons être des témoins de l’amour que le Christ nous procure. C’est une belle mission qui nous est confiée.

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