Ils ont fait le choix du Christ
Par : Roger ANTECH
L’Église de Corse a accompagné 151 catéchumènes adultes jusqu’au trois sacrements de l’initiation chrétienne, reçus lors de la Vigile pascale. Ils sont les nouveaux baptisés de Pâques, à l’aube d’un nouveau chemin.
Les chiffres portent en eux la confirmation d’un regain d’intérêt pour le spirituel, d’un retour profond vers la Foi catholique : 151 nouveaux baptisés dans la nuit de Pâques, pour l’Église de Corse. Ils étaient cinquante de moins en 2023, et près de cent de moins en 2022. Les témoignages des catéchumènes, l’Appel du Christ qu’ils ont entendu, transcendent pourtant la simple logique comptable. Car le baptême, la confirmation, l’Eucharistie, les trois sacrements de l’initiation chrétienne que les « néophytes » ont reçus, s’inscrivent dans un long chemin de la préparation, celui du catéchuménat, qui pour beaucoup n’est pas une fin, mais un commencement d’une vie dans la Foi. Ils sont leur choix. Tous ces baptisés disent avoir été saisis par l’accueil de la communauté chrétienne, évêque, prêtres, diacres et laïcs. Et ressentent désormais le même sentiment d’appartenance, et la force qui les entraîne.
A la cathédrale d’Ajaccio, ou dans l’une des églises paroissiales de l’île, il faut avoir vécu la cérémonie de la Veillée pascale, pour en partager l’émotion et le sens avec les baptisés. Scandée par des rituels qui, de « l’onction de la conversion, au baume de la promesse », ont marqué des étapes décisives sur le chemin. Claude Mollichella, responsable diocésain du catéchuménat pour la Corse-du-Sud, est l’un des piliers de cette préparation. Positionné en amont des passages obligés du temps de Carême, l’Appel décisif, puis les trois scrutins où le choix d’être baptisé se fortifie par un engagement. « Les motivations, explique-t-il, sont souvent le fruit d’une recherche personnelle, que les catéchumènes viennent d’un milieu agnostique, athée, ou chrétien, les parents ayant alors renvoyé le choix du baptême à plus tard pour l’enfant. On peut ainsi considérer qu’ils se sont faits tout seuls. Mais il faut maintenant les accompagner. » La progression du nombre des baptisés adultes ou grands adolescents, Claude Mollichella l’interprète aussi par une quête spirituelle, qui aboutit à cette rencontre avec le Christ : « On ne vient pas pour faire plaisir à la grand-mère. Mais, poussé parfois par les événements du monde, par une quête des valeurs. Et la Foi est cette valeur refuge. Ils ressentent ce désir de mieux connaître le Christ, et la religion chrétienne. Prêtre à Folelli, le Père Piotr a vu, lui-aussi, le nombre des catéchumènes doubler dans sa paroisse, de quatre à huit : « Il y a une soif de quelque chose que le monde présent n’offre pas, et que l’on trouve dans la Foi, explique-t-il. Les raisons qui font avancer sur ce chemin sont diverses : ici la réaction à un père qui, lui-même, voulait être rayé des registres du baptême, là un bracelet électronique si dur à porter. Mais la motivation reste celle de la rencontre unique avec le Christ, et de la prière sans laquelle il n’y a pas de conversion possible, du sentiment d’appartenir à la communauté des chrétiens. » Le soir de la Vigile pascale, elle entre en communion avec les catéchumènes. Qui sont-ils ? Comment sont-ils touchés par Dieu ? Pourquoi demandent-ils à recevoir le baptême ? Quel regard portent-il sur l’église et la communauté des chrétiens ? Ces paroles de « néophytes », éclairés par la lumière de Pâques et de la Résurrection, en disent long sur une Église de Corse en mouvement, et la force que la Foi dans le Christ. A méditer, assurément.