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Madunnuccia et Saint-Joseph, jours de foi et de partage

Par : Roger ANTECH,

À la Madunnuccia à Ajaccio, la Saint-Joseph à Bastia, le mois de mars est fécond qui, en son milieu, propose deux fêtes religieuses où s’exprime une ferveur populaire toujours renouvelée. La célébration de Notre-Dame de la Miséricorde est ainsi ce flambeau que l’on se transmet de génération en génération.

Fondatrice, avec d’autres, de la confrérie exclusivement féminine dédiée à la Madonnuccia, Marlène Appietto évoque ainsi ces Ajacciens qui ne « manquent jamais la messe solennelle du 18 mars, et la procession à travers les rues de la cité », tous ceux qui, avec une joie profonde, ont ici « au cœur, la Miséricorde et la dévotion à la Vierge ». Cette journée ravive chez elle la mémoire des parents et grands-parents qu’elle accompagnait déjà, dès « la neuvaine où l’on venait après le dîner pris en famille, qui se tenait la veille au soir ». « Des moments de foi sincère » pour celle qui a épargné la ville de la peste, souligne-t-elle, « des souvenirs heureux, chers à mon cœur, d’Ajacciens qui ne sont plus là ». Aujourd’hui, sa petite-fille s’apprête à prendre la relève. La transmission, Jean-Pierre Maisetti, servant d’autel à la cathédrale, en parle aussi. Lui, qui est né tout près de là, dans la rue des Glacis, revient sur la grande fidélité des Ajacciens à la Mère de Miséricorde. En 76 ans, il n’a raté que deux Madonnuccia, l’une en raison du service militaire en 1969, l’autre à cause d’une embolie pulmonaire qui l’en a tenu éloigné en 2016. « La Madunnuccia, je l’ai vécue, dit-il, avec mes grands-parents, mes parents, et sans doute même dans le sein de ma mère ». « C’est une grande journée de foi. Mes parents ont demandé des grâces pour leur enfant malade, privé de la vue à 3 ans. Ils ont été exaucés en retour ». Jean-Pierre Maisetti, depuis, sert dans le chœur de la cathédrale, accompagne les évêques et les prêtres qui se sont succédé, témoin d’une constance de l’Église et du culte. Il tient les registres de la Madonnuccia, une abondante revue de presse de près de 60 ans, et insiste sur le rite immuable de cette fête, codifié en quelque sorte par les Vœux des Magnifiques Anciens : « Une veillée Place Foch près de la statue de Notre-Dame de la Miséricorde, la messe solennelle dans la cathédrale en présence des Grands de l’Église, et une procession à travers les rues de la ville ».

Fêtes religieuses, fêtes populaires

Comme A Madunnuccia à Ajaccio, la Saint-Joseph est, le 19 mars à Bastia, ce repère pour toute une communauté. Le quartier, autrefois un faubourg de la ville, a changé. La population est multipliée, de même que ses origines, mais la célébration du saint protecteur de la cité se perpétue. Immuable, elle aussi. « Elle est ce moment où le culturel rejoint le cultuel », commente José Gandolfi, président de l’archiconfrérie de Saint-Joseph. « La Saint-Joseph, poursuit-il, c’est la fête de Bastia, fête religieuse et fête populaire. C’est, pour nous, l’occasion de faire vivre ce quartier qui a beaucoup changé avec le temps. Le moment aussi de réaffirmer notre foi en un saint qui nous a toujours aidés et protégés, de continuer à le célébrer, et à transmettre le message de foi et de partage qu’il porte ». De cette fête multiséculaire, il ne connaît que deux parenthèses, celle imposée par l’Occupation italienne en 1942, et, plus près de nous, celle décrétée par la crise du Covid. Mais Saint-Joseph n’a jamais quitté le cœur des Bastiais.

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