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La question du mois : Jésus est ressuscité. Que cela change-t-il pour nous ?

 La résurrection ou rien

C’est ainsi que François Vouga, pasteur et bibliste protestant, a intitulé un ouvrage important paru en 2010. Il est enrichi des commentaires de l’historien de l’art Jean-François Favre qui rend compte de la manière dont Fra Angelico, Le Greco, Rembrandt et d’autres illustrent la présence transcendante de Pâques. 

Sa profonde analyse permet d’affirmer que « le Nouveau Testament, qui présente les apparitions du Ressuscité comme fondation de la foi, nous interdisent de les réduire à un phénomène psychologique.

« Les récits de la rencontre du Christ ressuscité qui s’est fait voir aux premiers témoins sont par conséquents historiques dans la mesure où ils rendent compte d’une rupture et d’une refondation de leur histoire personnelle, et dans la mesure où ils affirment simultanément la vérité universelle de cet événement. » 

Or c’est bien la question qui se pose aujourd’hui dans notre société et sans doute encore plus dans notre insularité : Le Christ est-il vraiment ressuscité quand la pratique de la religion revêt une forme mortifère ? Sommes-nous déistes, panthéistes, amis de quelque grand architecte qu’il faudrait satisfaire au gré des rites (païens) ! Nos « res-pectables » dévotions de Vendredi Saint nous conduisent-elles à la réalité de l’expérience pascale ?

J’avoue ne m’être jamais rendu à Sartène pour suivre le « Catenacciu » mais on peut facilement comprendre ce que fut le calvaire de Jésus au milieu d’une foule indifférente et hostile. Je conserve le pénible souvenir d’une pâle imitation de « l’enchaîné » en Haute-Corse, lorsque le projecteur du comité des fêtes faisait 

défiler les couleurs de son disque sur le visage d’un Jésus local. Je demeure plus fidèle à la célébration du lundi de Pâques à Cargèse. 

La liturgie de la résurrection achevée, la communauté grecque-catholique proclame la résurrection du Christ par une longue procession. On accompagne l’icône au chant du Christos Anesti. Tout concourt à la célébration de la « Vie qui a vaincu la mort ». C’est bien cette vie en plénitude qu’il nous faut accueillir dans notre propre expérience. Cette réalité a radicalement modifié l’existence de l’apôtre Paul. 

Dans la première lettre aux Corinthiens, en témoin de Jésus Vivant qui lui est apparu, il écrira : « Si le Christ n’est pas ressuscité, votre foi est illusoire, vous êtes encore dans vos péchés. » (1 Co 15, 17) Notre foi risque d’être illusoire tant que nous ne mettons pas nos pas dans ceux du Christ vivant, ressuscité. « Le fondement de la foi chrétienne se trouve dans la singularité absolue de la Résurrection de Jésus. » (François Vouga, op. cit.) Cessons d’être culturellement « croyants non pratiquants », devenons disciples du Christ ressuscité. Rejoignons la communauté chrétienne qui célèbre chaque dimanche le Jour du Seigneur. Tournons le dos à ces doctrines et courants sectaires déistes qui refusent la réalité de l’événement pascal. En modifiant nos habitudes, nous montrerons que nous sommes une création nouvelle avec le Christ et nous pourrons affirmer avec l’apôtre Paul : « Ma vie, c’est le Christ. » (Philippiens 1, 21)

Par le père Patrick-François Vincensini

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