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Spiritualité : « Tous, nous avons reçu de sa plénitude »

Avec la fête du Baptême du Seigneur s’est terminé le temps de Noël. Un temps où se sont multipliées les occasions de vivre, avec émotion ou habitude, bien des sentiments religieux : de la sensible naïveté de nos crèches à la joie céleste des anges, de la poursuite de l’étoile avec les mages à la Voix du ciel. Que ferons-nous de tous ces éléments, mêlés à l’accueil d’une nouvelle année ? Qu’auront-ils renforcé dans notre vie spirituelle ?
Éternels débutants
Avec Noël ou la nouvelle année, nous laissons venir la vie ; et, en nous replaçant dans l’imprévu de ce qui n’est pas encore, loin de faire de l’avenir un présent continué, nous accueillons un événement. Dieu, éternelle nouveauté, aime les commencements. Dès lors, nous pouvons accepter d’être des débutants : non pas de ceux qui mécaniquement répètent les mêmes exercices préparatoires, mais de ceux qui accueillent, confiants, la nouveauté de l’Esprit au jour le jour ! Nous évitons alors de nous prendre trop au sérieux ou de pleurer sur nos lenteurs et nos échecs. Au débutant tout est pardonné parce qu’il sait pouvoir attendre le meilleur de la part de Dieu. La nouveauté que Dieu nous apporte attend simplement de nous l’hospitalité, la porte toujours ouverte, la tenue de service sans cesse remise.
Infatigables marcheurs
Mais précisément, si le même accueil se présente, il s’enrichit de son propre passé. Transformés — ou plus modestement modifiés — par l’éclat de l’accueil précédent, nous prenons force pour mieux accueillir ; ainsi nous marchons en prenant davantage d’assurance. Si nous étions émerveillés à chaque pas, à la moindre apparition de beauté au détour d’un virage, nous oublierions les merveilles successives et même, peut-être, le bout du voyage. Et le chemin n’est pas seulement splendeurs accumulées ; il est lourdeur et poussière, fatigues et embûches. C’est alors que la foi des mages nous appelle, dans sa persévérance au milieu de l’enlisement d’Hérode et des siens, au moment de l’étiolement de l’astre.
Encore et encore…
Chaleur joyeuse d’un événement et parcours laborieux : ces deux pôles de notre vie spirituelle s’enrichissent paradoxalement l’un l’autre. Si la foi n’est qu’un cri — fût-il de joie ou d’émerveillement — elle n’est pas celle qui tient à un Dieu fait homme ; elle est aussi cheminement et discours patiemment élaboré. C’est dans cette articulation que le temps de Noël nous invite à entrer.
« Ses yeux ont beaucoup vu
Mais il lui reste à voir
Sa bouche qui a tant bu
A soif de boire. »
Ces mots ne sont pas d’un mystique mais du chanteur Georges Moustaki (L’éternel débutant) ! Ils nous disent que nous avons reçu et recevrons encore, de commencements en commencements.

P. Joseph Fini

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