Hommage au père Buresi
Le 18 janvier 2019, toutes les cloches de la vallée du Taravo et de l’Extrême-Sud ont annoncé le décès de Monsieur l’abbé Buresi. Elles sonnaient à la volée comme pour les grandes fêtes car c’est l’usage de ne pas sonner le glas mais le carillon pour le décès des prêtres. Pendant plus de 40 ans notre cher abbé a sillonné les routes de la vallée du Taravo et de l’Extrême-Sud (Bonifacio et les paroisses environnantes).
De retour dans notre vallée, il s’est retrouvé à la tête de 30 paroisses, assisté par deux diacres. Il s’est consacré sans relâche à sa tâche de pasteur, donnant sa force et son amour pour faire vivre l’église jusque dans le moindre des hameaux. On gardera longtemps de lui le souvenir de sa gentillesse, de sa douceur et de l’affection qu’il portait à tous. Féru d’histoire et d’archéologie, il était une des mémoires vivantes de la pieve.
Plus jeune, avec l’abbé Desanti, il avait parcouru tous les sites antiques de la vallée relevant la trace des chapelles et des casteddi et permettant ainsi d’actualiser notre passé afin de mieux nous projeter dans le futur. Depuis 2 ou 3 ans sa voix avait faibli lorsqu’il prononçait ses homélies, un peu comme s’il intériorisait les commentaires de la parole de Dieu qu’il préparait avec soin. Plus de 25 prêtres et diacres ont assisté à ses obsèques présidées par Monseigneur l’évêque. La messe à été chantée par les confrères de Sainte-Croix du Panicali, de Saint-Jean-Baptiste et de Bonifacio ainsi que par la chorale de ses premières paroisses Petreto et Bicchisano. Un dernier clin d’œil malicieux de notre cher abbé : la neige nous a obligés à retarder de deux jours l’inhumation.
Conformément à son souhait, une messe et une absoute ont été célébrées dans sa chère église de Ciamanacce le vendredi 25 janvier 2019. Avant de quitter l’église, nous avons procédé au rituel de la scupritura dévoilant le tableau miraculeux de la Vierge devant lequel il avait tant prié, au chant du Dio ti salvi Maria.
Nous avons fait une dernière halte à la chapelle cimétériale de Sainte-Lucie qu’il affectionnait particulièrement, avant l’inhumation dans un petit caveau car, par humilité, il n’avait pas voulu reposer dans les tombeaux familiaux.
O sgiò piuvà andeti in paci è prigheti par tutti.
Par Antoine Peretti.