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Carême, temps de combat

Depuis quelques jours nous avons commencé le carême, ce temps fort de conversion. Avec une certaine légèreté, nous voyons la conversion comme un vœu pieux. La réalité de notre île et de notre monde nous invite au pragmatisme.

Une guerre fratricide à nos portes nous rappelle la fragilité de la paix si elle est réduite à des tactiques et des stratégies. Sans un cœur converti, la force brute l’emporte sur la paix.La situation est extrêmement tendue en Corse depuis l’agression d’Yvan Colonna. 

Nous avons été témoins d’un crescendo insupportable de la violence. Certaines rues de nos villes sont devenues un terrain de combats urbains. Il est évident que la violence extérieure est la manifestation sociale d’un mal être profond. Nous devons écouter les souffrances et encourager la pacification.

La violence explose quand il y a une accumulation de déceptions, de frustrations et quand des personnes ont l’impression d’être méprisées et non respectées. L’Église doit agir, à sa manière et selon son génie propre, en invitant au dialogue et à la rencontre. Cette voie est la seule voie possible pour des personnes civilisées.

Depuis longtemps nous naviguons dans les eaux troubles d’une tension sociale intolérable. Je crois que, dans ce contexte, la conversion du chrétien doit être réelle, c’est-à-dire capable d’aller au-delà de l’émotion et de la réaction pour s’inscrire dans la logique évangélique de l’Amour, de la réconciliation et de la paix.

Concrètement, participer aux messes, aux temps de prière, aux gestes de générosité, comme dans le soutien à l’association Solidarité Corse Ukraine, se nourrir des conférences et des réflexions typiques du carême, accompagner les magnifiques catéchumènes qui préparent leur baptême, nous aidera à pacifier notre esprit pour sortir de la dynamique mortifère du conflit et ouvrir l’horizon d’une vie fraternelle.

Heureux les artisans de paix, heureux les doux, heureux les affligés, heureux les miséricordieux, heureux les persécutés pour la justice !… (cf. Matthieu 5, 3-12) Méditons ce que nous entendons, croyons ce que nous savons, vivons l’Évangile.

+ Mgr François Bustillo, évêque d’Ajaccio pour la Corse

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