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Témoins de l’espérance !

Prolongé jusqu’au 11 mai, le temps du confinement se poursuit avec son lot de souffrances, de décès, d’angoisses, d’incertitudes, de projets abandonnés, de désastres économiques annoncés, de solitude pour certains et de promiscuité pour d’autres.

En tant que chrétiens, nous ne sommes pas épargnés. Croyants et non-croyants sont dans la même barque. Et pourtant, quelque chose doit nous distinguer : notre espérance ! Cette espérance qui trouve sa source dans la résurrection du Christ ; cette espérance qui ne supprime pas les épreuves mais les transfigure ; cette espérance qui permettait à l’apôtre Paul de dire :

« En toute circonstance, nous sommes dans la détresse, mais sans être angoissés ; nous sommes déconcertés, mais non désemparés (…) terrassés, mais non pas anéantis (…) Car, nous le savons, celui qui a ressuscité le Seigneur Jésus nous ressuscitera, nous aussi avec Jésus, et il nous placera près de lui » (cf. 2 Co 4,8-14).

Frères et sœurs, cette épreuve peut nous atteindre profondément, elle peut même ébranler notre foi. Que ce ne soit pas cependant pour la fragiliser mais au contraire pour la renforcer ! Dans le contexte difficile où vivaient les premiers chrétiens, saint Pierre écrivait :

« Vous exultez de joie, même s’il faut que vous soyez affligés, pour un peu de temps encore, par toutes sortes d’épreuves ; elles vérifieront la valeur de votre foi qui a bien plus de prix que l’or – cet or voué à disparaitre et pourtant vérifié par le feu -, afin que votre foi reçoive louange, gloire et honneur quand se révélera Jésus Christ ».

Si cette épreuve est l’occasion de reprendre conscience que nous sommes de passage sur cette terre et que le véritable but de notre existence est la Maison du Père, alors notre foi en sortira grandie. Notre foi se fragilise lorsque nous nous tournons vers Dieu uniquement pour qu’il nous protège des épreuves d’ici-bas. Elle se renforce au contraire lorsque nous les traversons dans la confiance.

La « récompense » de cette confiance n’est pas simplement pour l’au-delà. Elle est pour maintenant. Dès aujourd’hui, en renouvelant notre confiance en Dieu, nous accueillons cette paix du cœur qui permettait à Paul, à Pierre et à tant de témoins de l’espérance de tenir debout.

L’espérance nous délivre de la peur, du défaitisme et du repli sur soi. Elle nous donne cette certitude que dans toute situation mortifère, la vie est plus forte. Et l’on voit bien aujourd’hui qu’au milieu de toutes ces souffrances surgissent des gestes de solidarité, de charité, de service, de compassion, d’abnégation… qui sont autant de victoires de la vie sur la mort.

Oui, frères et sœurs, ne nous replions pas dans une sorte de peur paralysante. Profitons de ce temps où le monde est comme en « veille prolongée » pour prendre soin les uns des autres, pour soutenir celui qui n’en peut plus, avec les moyens qui sont les nôtres. Et puisque l’expression « prenez soin de vous » est devenue à la mode, prenons soin de nous, non pas uniquement pour nous protéger du virus, mais pour renforcer notre foi, pour prier, lire la Parole de Dieu et creuser en nous la faim du Pain de Vie. Un détail m’a frappé dans l’Evangile de ce Vendredi de Pâques (Jn 21,1-14) : lorsqu’après avoir passé la nuit sans rien prendre, les apôtres retrouvent Jésus sur le rivage, ils trouvent un feu de braise. Il faut du temps pour obtenir un feu de braise, ce qui veut dire que pendant la nuit, Jésus était là. Jésus est toujours là dans nos nuits, nos épreuves, nos stérilités apparentes. Il nous attend pour nous réchauffer et nous nourrir de sa vie. Tenons bon dans l’espérance !

+ Olivier de Germay

Evêque d’Ajaccio

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