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Un réveil missionnaire

Je participais début juillet à Viviers à une session pour les formateurs de séminaristes au cours de laquelle nous avons réfléchi à la façon de former les futurs prêtres dans une perspective vraiment missionnaire. Des laïcs, qui participaient à la session, nous ont présenté diverses initiatives missionnaires. Certaines concernaient la vie paroissiale « ordinaire », d’autres le service des plus pauvres, d’autres encore des expériences d’annonce directe du Christ, que ce soit en ville ou dans le rural. 

Lorsque j’étais séminariste, j’ai eu l’occasion de faire de telles expériences (service des lépreux en Afrique, missions d’évangélisation de rue, etc.). Il s’agissait d’initiatives personnelles car elles ne faisaient pas partie de la formation au sacerdoce. Les missions d’évangélisation, en particulier, étaient souvent regardées avec méfiance. On mettait volontiers en avant les excès possibles et on avait tendance à les opposer aux autres formes d’évangélisation. Elles ont pourtant profondément modifié ma façon d’exercer par la suite mon ministère de prêtre.  

Cette session m’a rempli de joie. Elle m’a permis de constater que les temps ont bien changé. Les formateurs de séminaristes posent aujourd’hui un regard beaucoup plus serein sur les nouvelles initiatives d’évangélisation. Ils en reconnaissent le côté prophétique, tout en étant conscients des limites et dérives possibles. Ils réalisent combien ces expériences peuvent heureusement compléter une formation théologique et pastorale plus classique. Elles font en effet grandir le désir de témoigner du Christ, de Celui qui nous demande d’annoncer ce qu’il a fait pour nous dans sa miséricorde (cf. Mc 5,19).  Elles nous apprennent à dépasser nos peurs, à ne pas plaquer un discours tout fait, à écouter ceux auxquels on est envoyé, à écouter aussi intérieurement l’Esprit Saint qui est le protagoniste de la mission. 

Les  expériences de service des plus pauvres qui nous ont été présentées étaient également édifiantes, je pense en particulier à la fraternité Bernadette, présente dans les quartiers Nord de Marseille. Il s’agit toujours d’évangélisation mais, compte tenu du contexte, l’accent est différent. Le témoignage passe ici rarement par l’annonce directe, mais plutôt par la prière, le service gratuit, l’immersion dans une culture. A ce sujet, l’exemple du père Charles de Foucauld, qui a été ordonné à Viviers, a éclairé notre réflexion. 

Un des évêques présent à cette session faisait remarquer que beaucoup de ces initiatives ne venaient pas de la hiérarchie mais de ce que l’Esprit Saint a suscité dans le cœur de laïcs, souvent très jeunes. C’est une grande joie de voir ce mouvement de fond se développer dans notre Église. Tous les baptisés, dans la diversité de leurs états de vie, prennent conscience que la mission est l’affaire de tous et qu’elle est « multiforme ». Si le contexte nous semble difficile (c’est vrai parfois dans le rural), l’Esprit Saint peut toujours susciter des initiatives étonnantes, comme ce kidcat  qui nous a été présenté et qui a permis à une paroisse de passer de 10 enfants catéchisés à 140, sans compter les parents et nombreux bénévoles impliqués dans cette aventure. 

à travers toutes ces initiatives, l’Esprit Saint nous invite à ne pas opposer l’ancien et le nouveau. La pastorale « ordinaire » demeure le principal lieu d’évangélisation. Mais l’Esprit nous pousse à être dociles à ce qu’il suscite, à ne pas nous laisser enfermer dans un rôle de « prestataires de services », et à saisir toute occasion pour annoncer le Christ Sauveur ; bref, à être les acteurs joyeux d’un réveil missionnaire !

 

+ Olivier de Germay
Évêque d’Ajaccio

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