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Bioéthique : entrez dans le débat !

Les Etats généraux de bioéthique ont commencé. N’ayons pas peur d’entrer dans le débat ! Si quelques connaissances scientifiques sont utiles – pour savoir de quoi on parle – un minimum de bon sens et de réflexion permettent de se faire une idée de la révolution anthropologique à laquelle nous assistons.

En préalable à cette réflexion il est important de considérer que les personnes à l’origine des évolutions revendiquées ne sont pas forcément d’irresponsables apprentis sorciers. L’intention de départ est bonne quand elle se donne pour objectif de soulager une souffrance. La thérapie génique, par exemple, est motivée par le désir de venir en aide aux personnes atteintes d’une maladie génétique. La PMA ou la GPA se donnent comme but de pallier la souffrance de personnes ne pouvant pas avoir d’enfant. Dans notre réflexion éthique, nous ne devons pas oublier ces situations parfois très douloureuses.

Il ne s’agit donc ni d’être insensible à la souffrance humaine, ni d’être a priori contre tout progrès scientifique. Il s’agit de discerner si le progrès attendu en est vraiment un et s’il ne possède pas une face cachée qui pourrait nous faire déchanter. La question écologique illustre bien cette idée. Il y a quelques dizaines d’années, peu nombreux étaient ceux qui voyaient un danger dans l’utilisation massive des engrais. Les rendements agricoles n’ont-ils pas été multipliés de façon impressionnante ? La face cachée de ce progrès est maintenant manifeste.

Concernant la thérapie génique, il faut bien réaliser qu’il n’est plus simplement question aujourd’hui d’éliminer ou de réduire les défauts génétiques de certaines cellules du corps humain (ce qu’on appelle la thérapie génique somatique et qui, sous certaines conditions, peut être un véritable progrès). Il est maintenant techniquement possible de modifier un gène sur une cellule germinale (pour faire bref : les spermatozoïdes et les ovules) ou encore sur un zygote (c’est-à-dire un embryon dans les tout premiers stades de son développement).

Cette technique pose de nombreuses questions éthiques. Nous connaissons les réticences de nombreux scientifiques vis-à-vis des Organismes Génétiquement Modifiés ; ils considèrent en effet qu’il existe un vrai risque de pollution génique. Combien plus devrions-nous faire preuve de prudence lorsqu’il s’agit de modifier la structure génétique d’un être humain ! Non seulement cette technique fait peser de grands risques sur le développement de la personne concernée, mais elle conditionnera toute sa descendance. Le moindre défaut introduit sur son génome se transmettra de génération en génération… Et si la technique se révélait efficace, c’est la question de la modification du patrimoine génétique de l’humanité qui est en jeu avec, entre autres, toutes les dérives eugéniques que cela comporte.

La revendication de la PMA ouverte aux couples de femmes illustre bien également la nécessité d’une vraie réflexion. Cette technique, qui passe par une insémination artificielle avec donneur anonyme, efface la symbolique du corps sexué, brouille la parenté et la filiation. Au Canada où cette technique est autorisée, la femme dont la compagne accouche reçoit le statut juridique de « père ». Mais, si c’est elle qui a fourni l’ovocyte et que celui-ci, après fécondation in vitro, a été implanté dans l’utérus de sa compagne, c’est elle alors qui reçoit le statut de « mère », et non celle qui accouche… Dans tout cela, vous l’avez compris, c’est l’enfant le grand oublié.

N’hésitez donc pas à participer à ces débats. Comme le dit l’apôtre Pierre : « Soyez toujours prêts à rendre raison de votre espérance, mais avec douceur et respect. » (1 P 3, 15-16)

 

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