Paroisses
La quête en ligne !
Faire un Don
Faire un signalement
Faire dire une messe

Au fil de Lourdes

Comme chaque année au début du mois d’octobre, nous nous sommes retrouvés à Lourdes pour notre pèlerinage diocésain dans le cadre du Rosaire. Lourdes est vraiment un lieu de grâces ! Une fois de plus, j’ai été touché par les merveilles que le Seigneur y accomplit, encouragé – pourrait-on dire – par la Vierge Marie qui, comme à Cana, le presse de réaliser son œuvre de salut.

Le mardi matin, nous nous sommes retrouvés pour la messe à la grotte. Mais beaucoup de pèlerins y étaient déjà allés, à peine arrivés, pour saluer la Vierge Marie. Largement ouverte sur l’extérieur, la grotte accueille tous ceux qui veulent s’en approcher. En même temps, elle invite à l’intériorité. Dans le creux du rocher, pas moyen de voir le soleil ; il faut le chercher à l’intérieur de soi. Marie méditait les événements dans son cœur et nous invite à faire de même.

La grâce de Lourdes, c’est aussi la présence des malades. Nous avions « les nôtres », venus de Corse, personnes malades, porteuses d’un handicap ou simplement trop fatiguées pour marcher. Il faut s’approcher des malades pour accueillir la grâce de Lourdes. En prenant soin d’eux, ou simplement en étant là, à leurs côtés, nous nous laissons bousculer par ces frères et sœurs qui nous précèdent sur le chemin de la dépendance et de l’abandon. Nous qui sommes tellement accrochés à la maîtrise de nous-mêmes, nous qui savons parfois donner, nous apprenons à leur contact l’humilité nécessaire pour recevoir et se faire aider.

Sur cet itinéraire spirituel, il y a aussi les piscines, sorte de parabole vivante. Là, il faut se dépouiller de ses vêtements, laisser tomber ses sécurités et ses masques pour revêtir ensuite un linge froid et mouillé. Et puis il faut se laisser tomber en arrière ; poser ainsi un acte de confiance en ceux qui nous assistent. Quel bel exercice pour apprendre à s’en remettre entre les mains de Dieu !  La plongée dans l’eau froide coupe le souffle – c’est le passage par la mort au péché – mais bien vite un souffle nouveau apparait – c’est la nouveauté de l’Esprit Saint. En repartant, un pas a été franchi dans l’esprit d’enfance, et la paix du cœur a été donnée, miracle de Lourdes !

Le mercredi matin et les jours suivants, la messe était célébrée sur l’esplanade du Rosaire. Foule impressionnante, foule bigarrée avec des jeunes, des anciens, des bien-portants, des malades, des tourmentés, des apaisés… Pendant la messe, le mystère s’accomplit sur l’autel, mais aussi sur l’esplanade. On prend soin les uns des autres, on communie à la souffrance de celui qui gémit, on sourit à celui qui a l’air triste, on ose un geste de tendresse sur le malade psychique qui crie. Les béatitudes sont en acte.

Même si cette année la météo aura été plutôt clémente, à Lourdes le temps demeure incertain; comme nos vies. Le soleil peut soudainement laisser place aux nuages ou à la pluie. Mais le mauvais temps n’empêche pas les grâces de tomber ! Au contraire. La pluie peut être une belle occasion pour apprendre la docilité aux événements, pour passer du murmure à l’offrande.

Comment ne pas évoquer enfin la merveilleuse rencontre que nous avons eue au Carmel de Lourdes ? Sœur Marie de l’Incarnation, toute jeune et fluette, la voix pleine de douceur et d’assurance, nous a parlé de l’oraison. Le temps nous a paru trop court et nous aurions pu l’écouter des heures parler de cette prière du cœur faite de silence, d’intériorité et de remise de soi à Celui que notre cœur aime. Vraiment, Lourdes est un lieu de grâces !

+ Olivier de Germay
Évêque d’Ajaccio

Partager