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Pas de carême sans Pâques (Mars)

capture-d-e-cran-2016-01-07-a-08_34_19-copieNous voici donc en carême. Mais, au fond, à quoi sert-il ce temps du carême ? Et tout d’abord, qu’évoque-t-il pour nous ? Moins de sucre dans le café ? Un regard suspicieux vis-à-vis des plaisirs ? Les chemins de Croix du vendredi ? Ou encore la procession du Vendredi Saint, parfois si spectaculaire en Corse ? Vous l’avez deviné, la signification du carême va bien au-delà. Sans prétendre être exhaustif, j’en souligne ici quatre aspects.

Le carême est un temps d’ascèse. Bien comprise, l’ascèse n’est pas l’expression d’un mépris pour les plaisirs. Il s’agit plutôt d’une méfiance vis-à-vis des plaisirs superficiels qui pourraient nous détourner de la joie profonde. Certains plaisirs en effet ont une fâcheuse tendance à nous replier sur nous-mêmes et peuvent devenir envahissants, voire asservissants. En exerçant notre capacité à renoncer ou à différer l’accomplissement d’un désir, l’ascèse nous permet de ne pas vivre à la remorque de nos désirs superficiels et fait ainsi grandir notre liberté intérieure. En nous libérant de notre ego, elle nous rend, entre autres, plus disponible pour partager avec ceux qui sont dans le besoin.

Le carême est un temps de conversion. Il ne s’agit plus là d’accomplir une sorte de travail sur soi mais de revenir à Dieu. Cela suppose d’abord de rejeter le mal, en sachant que pour nous chrétiens le mal commis n’est pas une simple faute morale – qui touche notre rapport à une loi – il est un péché dans le sens où il blesse notre relation à Dieu, nous éloigne de Dieu. Il s’agit donc de rejeter le péché et de revenir à Dieu en demandant pardon. La conversion cependant va bien au-delà du renoncement au péché, elle vise à donner à Dieu la place qui lui revient dans nos vies, c’est-à-dire la première. Elle consiste surtout à aimer le Christ et à aimer notre prochain.

Le carême est un temps de combat spirituel. Parmi les obstacles que nous rencontrons lorsque nous nous efforçons de suivre le Christ, se trouvent ceux qui proviennent du Tentateur. Celui que nous appelons aussi le Père du mensonge exerce ordinairement son influence sur nous par le moyen des tentations. Si nous sommes unis au Christ par la foi et utilisons les armes spirituelles que l’Eglise nous donne (en particulier la prière et le sacrement de réconciliation), il ne peut nous contraindre car il n’a pas accès à notre cœur profond. Les attaques de l’Adversaire dont nous pouvons faire l’expérience particulièrement en carême ne doivent pas nous déstabiliser, elles sont souvent le signe que nous prenons l’Evangile au sérieux.

Le carême est enfin, et surtout, la préparation à Pâque. La clé de voûte de la foi chrétienne est en effet la résurrection. Elle manifeste que sur la Croix Jésus a remporté la victoire et que les puissances de la mort n’ont pu le retenir. Notre « entrainement au combat spirituel » au cours du carême a pour but de nous associer au combat du Christ contre le mal pour avoir part à sa résurrection. C’est pourquoi fêter le Vendredi Saint sans fêter Pâque n’a pas de sens. A quoi bon fêter la mort de Jésus s’il n’est pas ressuscité ? Le carême converge vers la Veillée pascale où, avec les chrétiens du monde entier, nous fêtons la victoire du Ressuscité, non pas simplement en nous souvenant d’un événement passé, mais en éprouvant d’une manière renouvelée la « puissance de sa résurrection » (Ph 3,10). Bon carême donc, et rendez-vous à Pâque !

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