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Pasteure Marie-Odile Wilson

En ce mois de janvier où nous prions pour l’unité des chrétiens, nous donnons la parole à la pasteure Marie-Odile Wilson que beaucoup de catholique connaissent déjà et apprécient.

1. Marie-Odile Wilson, Qui êtes-vous ? 

Je suis pasteur de l’Eglise protestante unie de France depuis 2004, en Corse depuis 7 ans, je suis mariée à Alain Sorba qui comme son nom l’indique est Corse et occupe la fonction d’aumônier régional des prisons pour la Région Paca-Corse. Il est aussi aumônier à Casabianda et moi à Borgo. Nous avons cinq enfants adultes et cinq petits – enfants.

L’Eglise protestante unie est le produit de l’union depuis 2013, de l’Eglise Réformée de France et de l’Eglise Luthérienne, une union qui après presque cinq cents ans de séparation plus ou moins conflictuelle, manifeste selon moi la force de l’Esprit qui peut balayer toute incompréhension, toute méfiance, pour amener à mieux témoigner, ensemble de la vitalité de la Parole.

2. Comment vivez-vous votre ministère ?

Mon ministère est pour moi une source de joie profonde, comme c’est certainement le cas pour qui met ses pas dans ceux du Christ (ou tente de le faire !). Il est l’occasion de belles rencontres, de moments de communion intense, avec celles et ceux que je côtoie dans le quotidien de la vie d’une Eglise, comme dans les moments plus intimes que sont les actes pastoraux qui jalonnent la vie des familles, dans leurs joies comme dans leurs peines. Je puise  aussi un plaisir sans cesse renouvelé dans l’étude et le partage des Ecritures, dont je m’émerveille toujours de voir combien elles rejoignent notre quotidien, notre vécu, aujourd’hui encore. J’aime infiniment partager sur ce sujet, témoigner de la présence effective et active de Dieu dans nos vies. Je trouve aussi beaucoup de plaisir dans la célébration des cultes et des actes pastoraux où, je l’espère, ce que l’Esprit m’incite à offrir, rencontre les besoins et attentes de chacun. Ce sont des moments où la Parole se fait vive, parfois même au-delà de nos propres mots.

3. En quoi consiste votre mission ?

Elle est celle d’un pasteur de paroisse, pas très différente de celle d’un prêtre finalement, sinon que mon périmètre d’action est l’île entière, ce qui m’amène à beaucoup circuler, et à découvrir de très beaux paysages ! En dehors de la célébration des cultes en divers lieux, de l’accompagnement des familles dans les événements de leur vie, de la catéchèse pour enfants et adultes, des groupes de partage bibliques, des visites ou autres entretiens téléphoniques, j’assure aussi avec une de mes paroissienne, des émissions hebdomadaires sur les deux radios confessionnelles de l’île.

Ainsi que je le disais plus haut, j’interviens comme aumônier de prison à Borgo, et je célèbre aussi des cultes à Casabianda. La crise sanitaire que nous connaissons m’a conduite à être plus présente sur les réseaux sociaux, et sur notre site où nous proposons le culte dominical, et un commentaire de psaume une fois par semaine. Il a fallu inventer et innover pour maintenir le lien et soutenir les paroissiens dans cette traversée incertaine que nous vivons. L’inconvénient d’être tellement disséminés suscite la difficulté de se donner à connaître, de se rencontrer; il faut du temps, de la patience et de la persévérance.

4. Comment resserrer les liens entre communauté catholique – protestante etc… ?

Tous les ans, la semaine de prière pour l’Unité des Chrétiens nous offre l’occasion de nous réunir pour prier ensemble et partager la Parole, mais bien sûr ce n’est pas suffisant, d’autant que nous sommes hélas bien souvent trop peu nombreux. Nous proposons nous-mêmes chaque mois, à celles et ceux qui le souhaitent, de nous retrouver pour étudier ensemble la Bible, c’est bien sûr ouvert aussi bien à nos paroissiens qu’à quiconque souhaite échanger et partager sur ces textes qui nous sont proposés, même si avec le Covid, nous avons dû arrêter ces rencontres temporairement.

Je crois profondément que c’est en multipliant les rencontres fraternelles, informelles ou plus structurées, que nous pouvons apprendre à mieux nous connaître, à découvrir ainsi les richesses que chaque confession a à offrir pour prendre conscience que ce qui nous unit est tellement plus important et essentiel que ce qui nous fait différents ! Je pense, par exemple, au petit groupe ACAT (action des Chrétiens pour l’abolition de la Torture) qui existe sur Ajaccio, ou encore au travail commun que nous faisons, à Borgo comme à Ajaccio dans l’aumônerie des prisons. Puissions-nous trouver toujours plus d’occasions de manifester, ensemble, cette fraternité, cette unité profonde qui nous est donnée par Dieu, dans des actions qui pourraient aussi se tourner vers le monde dans lequel nous vivons : solidarité avec les plus fragiles, sauvegarde de la Création, lutte pour plus de justice et en faveur de la paix.

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