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Pâques de l’Univers

La résurrection du Christ est prémices et gage de notre propre résurrection, non seulement la nôtre mais celle de l’humanité tout entière. Notre rédemption est l’entrée avec le Christ et par lui dans sa vie de ressuscité. Nous n’y entrons pas seuls ; en ressuscitant Jésus, Dieu manifeste en anticipation le destin qui attend l’univers.

C’est pourquoi, Paul affirme que « la création sera elle aussi libérée de l’esclavage de la corruption pour avoir part à la liberté et à la gloire des enfants de Dieu ». Solidaire de l’homme dans la faute, elle attend de participer au salut comme lui, libérée, transformée, glorifiée. L’univers qui manifeste la gloire et la bonté de Dieu, comme le disent le livre de la Genèse et tant de psaumes, n’est pas, malgré le péché, destiné à la destruction apocalyptique mais à un renouvellement dans l’Esprit.

Le Christ « en qui tout a été créé » (Col 1,19-20) est définitivement la tête et le centre de l’univers. La résurrection qui couronne l’incarnation, remplit tout l’univers de la présence de Dieu, pour tout réconcilier. Athanase, au IVe siècle, parle du Verbe visitant Marie « avec le désir de rejoindre toute la création et de la présenter au Père, à travers lui-même, et ainsi réunir tous les êtres ».

Dieu sauve ce qu’il a créé. Estompée tandis que s’imposait une vision de l’univers détaché de sa relation à l’homme et à Dieu, cette conception se fait heureusement entendre au concile Vatican II qui évoque le temps « où toutes choses seront renouvelées », où « avec le genre humain, tout l’univers lui-même, intimement uni avec l’homme et atteignant par lui sa destinée, trouvera dans le Christ sa définitive perfection ». Une telle transformation n’est-elle pas déjà à l’œuvre dans l’eucharistie où des éléments humanisés de ce monde deviennent corps et sang du Ressuscité ? Jean-Paul II le soulignait : « L’Eucharistie est toujours célébrée, en un sens, sur l’autel du monde. Elle englobe et imprègne toute la création. Le Fils de Dieu s’est fait homme pour restituer toute la création, dans un acte suprême de louange, à Celui qui l’a tirée du néant. » (Ecclesia de eucharistia, n°8)

 Comment dire que le salut de l’humanité est en continuité, dans le Christ ressuscité, avec le soulèvement et le renouvellement de l’univers ? Peut-être en nous appuyant sur saint Paul : « Semé corruptible, le corps ressuscite incorruptible. » (1 Cor 15,42)

Pour Jésus, c’est son corps mis au tombeau qui en est sorti au matin de Pâques ; il porte les marques des clous et peut être reconnu par les proches. Transformé, devenu corps glorieux, il reste cependant corps ; il rend visible la présence et la gloire de Dieu dans l’Esprit. Il en est de même pour notre résurrection et celle de l’univers. Notre résurrection, commencée avec le baptême, s’inscrit dans toute notre vie, dans notre personne, dans la singularité de notre relation à Dieu, au monde humain et au cosmos. La « résurrection de la chair » dit bien que nous sommes le même être, dans lequel sera achevé le travail de transformation opéré par l’Esprit ; nous ressuscitons dans « notre » chair. La résurrection de la création, commencée dans le Christ, se développe dans le soin que nous lui apportons. En transformant le monde, dans un libre agir nourri d’espérance, nous lui permettons d’aller jusqu’au bout de lui-même, de s’accomplir, nous le rendons conforme au dessein bienveillant de Dieu. Restant lui-même, l’univers dira la force de l’Esprit.

La joie pascale est donc une joie qui veut se répandre dans tout l’univers. A notre louange au Christ ressuscité se joint l’alleluia de l’univers.

Joseph FINI

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