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Saint Théophile de Corte

« Cortenais, mes frères, saint Théophile vous honore plus encore que vous ne l’honorez » « toujours plus haut en étant toujours plus humble » … Ces paroles ont été prononcées par le père Léon, dominicain, à Corte, pour la canonisation de saint Théophile.

Saint Théophile est un saint « qui s’efface ». Comme saint Jean Baptiste, il désigne Celui qui est tout, qui peut tout, le Christ, et il met ses pas sur les traces de Jésus, comme saint François d’Assise. Voilà pourquoi il est moins connu, moins invoqué, sinon dans sa ville natale. 

Le secret de ce saint comportement est que toute sa vie n’a été qu’un acte de foi. Tout le reste, tout ce que nous admirons en lui, les vertus théologales, morales et religieuses qu’il a pu pratiquer ne furent que les conséquences de son irrésistible et brûlante foi en Dieu. 

Au fond nous sommes un peu gênés par l’humilité de notre saint, car nous, il faut le reconnaître, nous sommes assez fiers et vaniteux. Mais ne nous y trompons pas, saint Théophile n’était pas quelqu’un qui éprouvait le besoin d’aller se cacher parce qu’il n’avait rien à montrer, un inculte ou un fruste, ou un déçu de la vie. C’était le fils d’une noble famille, promis à un bel avenir. Enfant il exerçait un véritable ascendant sur les autres enfants, il était un modèle et un chef. 

Théophile, nous dit un de ses biographes, est d’un naturel de feu. Il n’est pas un jeune qui préfère s’en remettre du soin d’organiser son existence à des supérieurs, à une règle toute faite pour être tranquille et n’avoir qu’à suivre des sentiers battus. Ses parents s’en rendent compte lorsqu’il décide d’entrer chez les franciscains : il est résolu, personnel, fougueux. Avec énergie il tient tête à ceux qu’il révérait le plus, mais c’est pour obéir à l’appel divin. Et pendant toute sa vie religieuse il sera soumis d’une manière parfaite et jusque dans les moindres détails, à une règle pénible, avec maîtrise de soi et persévérance dans l’effort. 

On sait aussi qu’il était doué d’une grande intelligence. Il pouvait redire par cœur les sermons qu’il avait entendu à l’église. Mais Dieu sauvera son besoin d’anéantissement, un accident l’empêchant de participer à une joute intellectuelle qui devait faire de lui un docteur et lui ouvrir le chemin de la notoriété. 

Certains ont pu dire que frère Théophile avait peut-être ressenti au fond de sa nature assez ardente et fière le danger de l’orgueil et qu’il avait porté contre cet ennemi intérieur toute la vigueur de son effort spirituel. 

Citons de nouveau l’homélie du père Léon. Il évoque essentiellement la vertu d’humilité de notre saint : « Il y a trois choses qui dans le monde terrestre nous tiennent le plus à cœur et en particulier aux corses que nous sommes, c’est le nom, le nom de famille ; faire valoir notre intelligence ; et montrer des actes qui soient reconnus et appréciés. Que fait saint Théophile ? Il renonce à son nom et aux titres. Il n’est plus un fils de famille, Blaise de Signori mais frère Théophile. Il couvre les trésors de son intelligence et de sa volonté dans une vie de pauvreté et d’effacement. Il se condamne à la vie la plus obscure et aux actes les plus vulgaires. Voilà l’ambition, la folie du saint. »

La sainteté de Théophile a été de devenir « la chose de Dieu ». Il aurait pu dire avec saint Jean Baptiste : « Il faut que Lui grandisse et que moi je diminue. » « Frère Théophile, enfant de Corte, Frère Théophile sois à nos côtés, bénis notre Île et qu’elle vive en paix. »

Par Francis Ghisoni

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