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A la rencontre de Guy Luciani…

Il est depuis le 1er décembre 2018 entré au conseil épiscopal de notre évêque, partons à sa rencontre… 

Père de famille, diacre, enseignant, comment gérer tout cela ?

Lors de mon ordination diaconale je n’avais plus les contraintes des parents de très jeunes enfants, mon métier d’enseignant me laissait une assez grande liberté pour organiser mon emploi du temps et puis  j’avais toujours vu mes parents vivre au rythme des célébrations religieuses, de la prière et de l’entraide.

Le temps pour Dieu était naturellement inscrit dans notre vie familiale. Avec mon épouse nous avons essayé de poursuivre dans cette voie.

La difficulté entre mes diverses activités et le diaconat est apparue au niveau de certaines incompatibilités potentielles.

Diacre et enseignant : Le diacre est membre du clergé et la laïcité  est un des piliers de l’éducation nationale. Or dans les faits, même pendant mes 7 années passées dans l’académie de Toulouse, j’ai pu me consacrer à l’enseignement des mathématiques et m’occuper de l’accompagnement à la confirmation des jeunes scolarisés dans mon lycée.

Diacre, aumônier de prison : De par la profession de mon épouse je rencontre régulièrement des magistrats et pendant mes deux ans d’aumônier de prison, les détenus me prenaient souvent pour confident. J’étais souvent ému par ces rencontres et en même temps je ne me sentais pas pleinement en vérité avec eux. J’ai préféré renoncer à une des plus belles missions que l’Église m’ait confiée. 

Diacre et vie politique : Le diaconat me demande une parole mesurée et une certaine réserve même si je participe à la vie de la cité. L’équilibre est parfois difficile à trouver. Aujourd’hui je suis à la retraite : un peu plus de liberté mais un peu moins de vivacité, que je peux dissimuler sous les traits apparents d’une plus grande sagesse.

Vous êtes entré au conseil épiscopal, que représente pour vous cette responsabilité ?

Quand Monseigneur de Germay m’a demandé si j’acceptais cette charge j’ai d’abord été touché par la confiance qu’ainsi il me manifestait. Après en avoir discuté avec mon épouse j’ai accepté cette nouvelle mission.

Je me rends environ deux fois par mois à l’évêché. J’y trouve une vie fraternelle et souriante. Nos réunions sont rythmées par la prière et la sainte Messe. Les sujets abordés touchent toute la vie du diocèse. Nous sommes tenus au secret sur ces débats. Je puis témoigner que la parole y est totalement libre et que la bienveillance est au cœur de tous les problèmes humains. J’essaye en tant que diacre d’y apporter des remarques constructives mais il est souvent difficile de gérer la pénurie en moyens financiers et ressources humaines.

Comment voyez-vous l’avenir du diaconat en Corse ?

L’église catholique traverse une grande crise qui ébranle la confiance de bien des fidèles. Mais l’Église est sainte car elle a à sa tête le Christ, Maître et Seigneur, Serviteur de tous jusqu’à laver les pieds des pécheurs que nous sommes.

La première mission du diacre est de témoigner d’une Église servante auprès des hommes et des femmes de notre temps, auprès des plus pauvres, des plus démunis matériellement et spirituellement : faire renaître la confiance.

Les diacres sont engagés également dans le service des funérailles, la célébration des baptêmes et des mariages. Ils ont aussi la mission de la prédication : faire résonner la parole de Dieu dans nos cœurs et raisonner nos esprits à la lumière de l’Évangile.

Pour la Corse, de façon plus spécifique, certains diacres pourraient peut-être participer à l’accueil des prêtres qui ne sont pas originaires de notre île et qui viennent servir dans notre diocèse, pour leur permettre de mieux connaître les populations qui leur sont confiées pastoralement, les confréries locales, les traditions.

 

Propos recueillis par François Grimaldi d’Esdra.

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