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Une mystique du quotidien…

HEMIS_1289098_optDans la lignée de Saint Augustin découvrant en lui-même l’Hôte intérieur qui n’avait jamais cessé de l’attendre, le père Maurice  Zundel (1897- 1975) — que le pape Paul VI qualifiait de « génie spirituel » —  invite chacun à retrouver en soi, dans l’expérience de ses goûts et de ses élans, une Présence, « Beauté toujours ancienne et toujours nouvelle ». 

« Il n’y a pas de religion véritable si  on n’est pas passionné de Dieu. Les saints sont des passionnés de Dieu, et ils le sont justement parce que Dieu les a pris par le fond et que tout leur être n’est qu’un cri et un élan vers lui. Il s’agit donc de trouver en nous le terrain où s’enracine une religion personnelle et de voir quels sont nos goûts les plus profonds, quelles sont nos passions les plus nobles, les plus hautes, les plus durables, quels sont nos émerveillements et nos enthousiasmes, car, évidemment, c’est ce qui nous enthousiasme qui sera le premier contact avec une religion personnelle. »

« Vous savez d’ailleurs que le mot enthousiasme signifie : possession par Dieu. Celui qui s’enthousiasme, qui s’émerveille, il est sur le chemin des grandes découvertes. Il m’arrive de donner comme pénitence ceci : «  Faites ce que vous aimez le mieux et offrez-le à Dieu », précisément parce que ce qu’on aime le mieux, c’est ce que l’on fait avec le plus d’élan, en s’y engageant le plus à fond et le plus personnellement, et c’est cela qui constituera l’offrande la plus harmonieuse et la plus parfaite. »

« Il est clair que si le savant ne trouve pas dans son laboratoire ou dans ses calculs l’émerveillement qui va lui faire découvrir la beauté de Dieu, si l’artiste, mettons le danseur, ne trouve pas dans sa profession un contact avec Dieu, si la mère de famille qui prend soin de son enfant, si le fiancé qui aime sa fiancée ne trouve pas dans son amour un élément essentiellement religieux, où voulez-vous qu’il le trouve ? »

« Dans toute vie, il y a un secret divin, et il ne s’agit que de le trouver. Alors le savant priera dans son laboratoire en contemplant son paysage d’atomes, le mathématicien priera à travers ses formules qui lui ouvrent une dimension nouvelle de l’univers, le médecin, priera sur ses malades dont il essaie de reconstituer l’équilibre, la mère priera sur son petit enfant qu’elle baigne et dont elle admire l’harmonie et la beauté, le fiancé priera sur le visage de sa fiancée et le laboureur priera sur ses moissons et le vigneron sur sa vendange, et ainsi chacun trouvera dans son métier, dans sa profession, l’occasion et le point de départ d’une oraison toujours nouvelle. Il faut y penser à chaque instant, pour que Dieu soit à chaque instant reconnu sous un aspect nouveau et suscite en nous un amour fondé sur une admiration qui jaillit à l’instant même, à l’instant même… »

« Telle est la mystique chrétienne, mystique incarnée, indissolublement liée au réel ».

« La prière n’est pas enfermée dans une formule, encore qu’une formule soit l’expression normale de la louange publique. Mais la vie déborde toute formule et c’est toute la vie qui doit chanter. Chacun peut trouver la mélodie qui correspond à son état d’âme dans l’immense octave de la création, pourvu qu’il se tourne, avec le meilleur de lui-même, vers les choses accordées au diapason de son esprit. Il finira toujours par découvrir une voie qui s’ouvre et, à chaque instant, s’il consent au don de lui-même, il pourra découvrir, dans une réalité qu’il concourt à élever, un trait encore inaperçu du Visage dont la splendeur aimante secrètement toute recherche ; et Dieu ne cessera de se révéler à lui-même comme un Dieu nouveau. »

 [extraits de  Silence, Parole et vie, et de Témoin d’une  Présence]

Par Joseph Fini. 

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