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Branchés sur le Ciel ! (Avril)

capture-d-e-cran-2016-01-07-a-08_34_19-copieAprès le temps du carême, où nous nous sommes préparés à Pâque, nous voici donc dans le temps pascal. Au cours du carême, il y a « des choses à faire » : la prière, le jeûne, le partage, les chemins de Croix, etc. Mais comment vivre le temps pascal ? Il y a certes la veillée pascale qui revêt une importance particulière, et bien sûr la messe du jour de Pâques, mais ensuite, comment faire pour ne pas retomber dans la banalité du quotidien ?

Le mystère pascal est un mystère de mort et de résurrection. Si ces deux dimensions sont comme les deux faces inséparables d’une même réalité, le carême insiste surtout sur la première (ascèse, mort au péché, purification) tandis que le temps pascal met l’accent sur la résurrection.

Il ne s’agit pas simplement de la résurrection bienheureuse de ceux qui seront sauvés mais de la participation dès ici-bas à la puissance de la résurrection du Christ pour vivre une vie nouvelle, celle que nous avons reçue le jour de notre « renaissance », c’est-à-dire de notre baptême.

Pour mieux comprendre ce dont il s’agit, nous pouvons réfléchir à notre naissance naturelle. Indépendamment de notre volonté, nous avons reçu la vie. Nous nous sommes ainsi découverts bénéficiaires de ce qu’on pourrait appeler un don originel : Ma vie m’a été donnée. Je n’existe pas par moi-même. Et non seulement je ne me suis pas donné l’existence, mais je ne me suis pas non plus défini. Je me découvre comme appartenant à l’espèce humaine, homme ou femme.

Une des conséquences du péché originel est de brouiller cette relation à notre origine. Il nous fait oublier qu’il y a un don à l’origine de notre existence, ou plus exactement un Autre qui nous a donné la vie. D’où la tentation de vivre par soi-même, dans une radicale indépendance vis-à-vis de la source de notre être qui est Dieu. D’où aussi la tentation de se définir soi-même, de se construire indépendamment de ce que nous sommes.

Le baptême, quant à lui, ne se contente pas de nous

rappeler notre origine, il nous fait renaitre de l’eau et de l’Esprit. Une vie nouvelle nous est donnée, qui n’est plus une simple vie périssable mais une participation à la vie éternelle de Dieu. Le baptême fait de nous des fils ou des filles bien-aimés du Père dans le Fils, lui qui « ne peut rien faire de lui-même » (Jn 5,19), lui qui est « sorti » du Père et qui ne fait qu’un avec lui (cf. Jn 17,8.21). Ainsi notre vocation n’est-elle pas d’exister par nous-mêmes mais de vivre par Jésus-Christ, en lui et pour lui.

C’est tout cela que le temps pascal a pour vocation de réactiver. Alors que le péché nous incite à retomber dans l’illusion d’une vie autoréférencée, l’Esprit Saint nous rappelle que nous n’existons réellement que branchés sur le Ciel, que nous ne vivons vraiment qu’en laissant circuler en nous la vie même de Dieu.

Que faire, donc, pendant le temps pascal ? Rechercher sans cesse l’union au Christ, accueillir la vie qu’il nous donne dans les sacrements, chercher à faire sa volonté, le laisser vivre en nous, le laisser parler en nous, le laisser aimer à travers nous. Quelles que soient les circonstances de notre vie, cette vie nouvelle ne peut plus être une vie solitaire ou individualiste, elle est un mystère d’alliance, un mystère nuptial avec tout ce que cela comporte de joie et de fécondité. Cette vie nouvelle est certes traversée par la souffrance tant que nous sommes ici-bas, mais elle nous oriente vers le Ciel, là où nous serons pleinement devenus ce que nous sommes, en profonde communion d’amour avec Dieu et avec ceux que nous avons aimés. Dans cette espérance, bon temps pascal !

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