On a fêté Sainte Barbe
Sainte patronne des pompiers, sainte Barbe a été dignement fêtée dans les casernes de l’Île. Le colonel du SDIS 2A, Bruno Maestracci, nous livre son sentiment sur le lien important qui existe entre la foi et sa corporation.
Quelle valeur donnez-vous à la cérémonie de la Sainte-Barbe ?
La cérémonie de Sainte-Barbe est un moment privilégié de l’année, permettant à tous les sapeurs-pompiers du corps de la Corse-du-Sud de se retrouver et de partager en commun la célébration de notre sainte patronne.
En dehors de l’aspect rituel, la cérémonie permet à tous de réfléchir au sens de l’action, individuelle et collective.
à titre individuel, les sapeurs-pompiers sont confrontés à des situations où l’humain prend la plus grande place.
Les détresses auxquelles sont confrontés les sapeurs-pompiers sont multiformes, il peut s’agir d’un simple accident ou de blessures liées à une forme d’expression de la violence. Certaines violences peuvent surgir dans l’univers familial, d’autres dans des environnements d’extrême détresse.
Dans tous les cas, les sapeurs-pompiers sont les sentinelles avancées des problèmes de la société contemporaine.
La célébration de Sainte-Barbe, collectivement, leur apporte soutien, chaleur et réconfort.
Quelles relations les pompiers entretiennent-ils avec la foi ?
Par rapport à la foi, le premier des engagements est celui relatif à la notion de sacrifice ; pas simplement parce qu’aucune intervention n’est ni simple ni routinière, mais plutôt car le sacrifice est de tous les instants.
Ensuite, l’esprit d’équipe et de fraternité est toujours présent entre nous. C’est grâce à la réalité de ces deux notions que nous surmontons les difficultés car au fond, nous n’affrontons jamais seuls les difficultés.
L’accompagnement spirituel est donc nécessaire, d’une façon ou d’une autre.
Certes, la foi est révélée et non imposée, il existe donc également des sapeurs-pompiers qui ne sont pas croyants.
Toutefois, la force d’un groupe, au-delà du cadre d’une action déterminée, réside aussi dans sa capacité à se retrouver, dans un cadre moins rigide et hiérarchisé, où seules les valeurs fondamentales sont prises en considération. On peut donc considérer que la foi, lorsqu’elle est vécue collectivement, va renforcer le groupe.
Quels sont vos rapports avec l’aumônier ?
Quelles sont ses prérogatives ?
En tant que Directeur du service d’incendie et de secours, je pense que l’aumônier constitue un véritable pilier.
Véritable force de proposition, il veille à la mise en place, au sein du corps, d’actions structurantes et bien entendu pleines de sens. Nous projetons de placer dans chaque Centre la statue de sainte Barbe, et de vivre à cette occasion une petite cérémonie.
La création d’une confrérie de chanteurs sapeurs-pompiers « Cunfraternita Santa Barbara » est en projet également.
Nous envisageons pour l’année 2018 de nous rendre à Lourdes, au pèlerinage international des sapeurs-pompiers, ce qui sera une première pour le corps des sapeurs-pompiers de la Corse-du-Sud.
Les prérogatives de l’aumônier sont larges. Sa première prérogative, c’est de s’occuper de la sphère spirituelle relative au corps des sapeurs-pompiers de la Corse-du-Sud. Il a donc toute latitude pour cet important développement.
Il accompagne la vie du corps départemental (nombreux sont les sapeurs-pompiers qui lui demandent, soit de célébrer leur union, soit de baptiser leurs enfants, ou bien de les accompagner lors d’un deuil…).
Sa présence à mes côtés est toujours une grande joie que j’espère partagée et son avis est toujours le bienvenu.
Propos recueillis par F. Grimaldi d’Esdra.